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Le Conte (É)moi
mercredi 3 juin 2020
Ça commence par une voix.
Celle de ma sœur qui, tous les soirs avant de m’endormir, chante et me raconte la Geste du Roi Arthur, Les Cygnes Sauvages, le Mahabharata, Les Quatre Fils Aymon… Une foule d’images, de couleurs et de sons qui enflamment mon imagination. Ainsi se transmet l’amour des mots, l’amour des sons.
Et puis il y a cette passion pour la danse, classique et contemporaine. Dès l’âge de 5 ans. L’Opéra, le Conservatoire… j’intègre la compagnie des Danseurs du Temps.
Il y a aussi une maison de famille à Saint Pierre Quiberon, des odeurs mélangées de buis et de goémon. Des histoires de voiliers, de Côte Sauvage ou de pierres levées.
Quelques années plus tard, mes parents décident de partir vivre en Irlande de l’Ouest : nouvel ancrage, nouveaux rivages. Une nouvelle langue aussi, de nouveaux mots. Pour dire ou chanter, rire ou rêver. Dans les pubs, sur la lande, face à l’océan… mes héros s’appellent Fionn Mac Cumhaíll, Taliesin ou Morvran.
Le Conte attendra encore une quinzaine d’années avant de me rattraper ! Naturellement il se glisse et se tisse entre musique et chant, bodhrán et mouvement.
Aujourd’hui mes histoires prennent racine là où je découvre une urgence à dire ce que je vois, ce que j’entends. Mais aussi là où la parole naît, spontanée ou collectée, dans la bouche des gens.
Conter reste un formidable espace de dialogue entre son, images et mouvement. Entre intime et universel. Chemin de rencontres, chemin fraternel… qui me ramène, encore et sans cesse, vers l’émerveillement de mes rêves d’enfant.
Ici, dans le Gers où ma compagnie, Vortex, est maintenant implantée. Ailleurs, en France ou à l’étranger. À travers l’écriture de mes spectacles ou de mes livres. Pour tout public ou pour enfants. La transmission par les formations que je donne, le collectage ou l’action culturelle. Entre récit, chant et mouvement.
Oui, raconter porte mon espérance : celle de reconquérir l’esprit d’enfance !